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Les Ukrainiens bienvenus dans la construction

La guerre en Ukraine a également des conséquences pour les entreprises de construction dont les sous-traitants occupent des travailleurs ukrainiens détachés. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a en effet demandé la mobilisation de tous les hommes entre 18 et 60 ans. Par conséquent, les ouvriers de la construction ukrainiens, actifs sur les chantiers belges, pourraient vouloir volontairement rejoindre leur pays. De plus, tant le niveau européen que belge examine comment accorder aux réfugiés ukrainiens un permis de séjour temporaire qui leur donne également le droit de travailler. « Il va bien évidemment de soi que nous condamnons fermement cette guerre, mais les Ukrainiens en fuite sont entre-temps les bienvenus dans notre secteur pour travailler aux conditions de salaires et de travail belges », affirme Niko Demeester, Administrateur délégué de la Confédération Construction.

 

Fin 2021, environ 2500 travailleurs ukrainiens détachés travaillaient sur des chantiers de construction en Belgique, contre environ 1000 fin 2020. Seuls les détachés Polonais (6000) et les Néerlandais (un peu plus de 2500) sont plus représentés dans le secteur de la construction en Belgique. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ayant lancé une mobilisation générale pour les hommes âgés de 18 à 60 ans, il est plus que probable que les entreprises de construction belges devront faire face à des travailleurs ou des sous-traitants ukrainiens qui partent soudainement et volontairement dans leur pays d'origine. Ce qui pourrait provoquer des retards dans l’exécution des chantiers. Les entreprises de construction qui sont confrontées à ce problème, peuvent demander une prolongation du délai d'exécution au maître d'ouvrage, étant donné les circonstances exceptionnelles.

 

L'inverse est également vrai. La brutalité de la guerre a poussé de nombreux Ukrainiens à fuir vers l'Ouest. Au sein du Conseil de l’Union européenne, la Présidence française a proposé l’activation de la directive européenne sur la « protection temporaire ». Les États-membres prendront leur décision aujourd’hui, le jeudi 3 mars. Dans ce cas, les citoyens ukrainiens en Europe recevraient un permis de séjour d'au moins un an et le droit de travailler. Il existe un large consensus à ce sujet en Europe, mais si aucun accord européen n'est trouvé, Sammy Mahdi, secrétaire d'État à l'asile et à la migration, a déjà indiqué qu'il souhaitait introduire un dispositif similaire dans notre pays.

 

Niko Demeester, CEO de la Confédération Construction : « Nous devons accueillir les Ukrainiens du mieux possible, car ce qu'ils vivent actuellement est un véritable cauchemar. S'ils veulent travailler rapidement et temporairement - car nous espérons surtout que les combats cessent très bientôt en Ukraine - ils sont en tout cas les bienvenus dans le secteur de la construction pour travailler au salaire et aux conditions de travail belges, en tenant compte de toutes les règles de sécurité. Pour le moment, nous disposons de 18 000 offres d'emploi vacantes et il y aura également beaucoup de travail dans les mois et les années à venir grâce aux plans de relance européens, fédéraux et régionaux, et à la suite de la reconstruction des zones inondées, au Green Deal, etc. »

 

Entre-temps, la Confédération Construction examine quelles actions elle pourrait éventuellement entreprendre pour aider l’Ukraine.